
L’annonce du report de l’inauguration du centre « un refuge pour elles » à Port-Gentil, initialement prévue mardi 3 juin 2025, a laissé un goût amer. Plus qu’un simple bâtiment, c’est une promesse de sécurité et de reconstruction pour les femmes victimes de violences qui se voit temporairement suspendue.
Ce centre, fruit de l’engagement de l’ONG Aurore et soutenu par l’ambassade de France au Gabon ainsi que par des entreprises locales, est destiné à devenir un sanctuaire pour les femmes en détresse dans le département de Bendjé.
Son nom même, « un refuge pour elles », évoque la protection et le réconfort tant recherchés par celles qui fuient un quotidien de peur et de souffrance.
La raison de ce report, l’absence des commodités nécessaires pour garantir un « séjour et une prise en charge optimale des victimes », comme l’a souligné la ministre de la Femme, Élodie Diane Fouefoué épouse Sandjoh, lors de sa visite d’évaluation.

Derrière ce report technique se cache une réalité humaine poignante. Pour de nombreuses femmes victimes des violences, souvent dans le silence et l’isolement, l’existence d’un tel refuge représente bien plus qu’un toit.
Chaque jour de retard est un jour de plus où des femmes, et potentiellement leurs enfants, pourraient être privées d’un soutien crucial dans un moment de vulnérabilité extrême.
Si l’ambassadeur de France a exprimé son regret quant au report, il a aussi rappelé que l’essentiel du financement de l’ambassade, « le gros œuvre », était achevé.

Son appel aux pouvoirs publics pour « prendre le relais et mettre en place les personnels et les accompagnants » souligne que la solidarité doit désormais se concrétiser par une action gouvernementale rapide pour équiper et animer le centre.
La communauté de Port-Gentil, et plus largement les femmes du Gabon qui font face à la violence, attendent avec impatience que « un refuge pour elles » ouvre enfin ses portes.
Que ce délai nécessaire serve à parfaire ce lieu pour qu’il devienne non seulement un abri, mais un véritable cocon de résilience, où les vies brisées pourront commencer à se reconstruire, entourées de soin et de bienveillance.